Je marche. Chaque jour mes pas
miment les choix bruts
instinctifs qui me guident.
Je pénètre chaque jour plus
La matière.
Mes empreintes, elles ont beau s'effacer,
toujours je marche.
Je vois lentement défiler tous leurs yeux
Ceux qui restent. Immobiles
Ils broutent leur quotidien.
Telles ses bêtes, le peuple rumine ses actes.
Parfois j'en croise comme moi.
Sans domicile fixe. Inflexibles.
Certains errent, d'autres passent.
Ils fixent leur horizon
S'en rapprochent.
Le bitume creuse nos pas, il heurte,
Et grave nos cornées.
Je caresse les stigmates
qu’il martèle sous ma chair.
Mes os se voûtent.
Mon poids chaque jour plus léger.
C'est mon âme. Mon esprit n'a plus à se préoccuper.
Mes empreintes courent.
Elles s'effilent en ombres majestueuses
Vers cette ligne lointaine.
La nature m'offre son rythme
Libérée je reçois
Son sang dans mes pas. Il flotte
En moi. Son tempo.
Inévitable galop de la marche,
cette danse fourmilière
Qui renaît chaque jour et stimule la sève vitale.
Parfois une musique,
le plus souvent déconstruite,
gigote ou gémit.
Elle gratte au sens de la marche,
au ras des pâquerettes.
T'as beau la couper,
Comme du chiendent...
La marche ne s'arrête pas.
Conduite par la transe elle grince
Aux portes. Pas de répit.
Je suis partie.
Pour fuir le cours insensé,
Chaque pas m'en éloigne.
Camino. Cada día mis pasos
mimetizan las opciones brutas
instintivas que me guían.
Penetro cada día más la materia.
Mis huellas,
por más que se borran,
todavía camino.
Veo lentamente desfilar
todos sus ojos
Los que se quedan. Inmóviles.
Pastan su cotidiano.
åel pueblo rumia sus actos.
A veces cruzo unos como yo.
Sin domicilio fijo. Inflexibles.
Algunos erran, otros pasan.
Fijan su horizonte
Acercándose.
El asfalto cava nuestros pasos, choca,
Y graba nuestras córneas.
Acaricio los estigmas
que martilla bajo mi carne.
Mis huesos se encorvan
Mi peso cada día más ligero.
Es mi alma. Mi espíritu
no tiene que preocuparse.
Mis huellas corren.
Se deshilan en sombras majestuosas
Hacia esa línea lejana.
La naturaleza me ofrece su ritmo
Liberada yo recibo
Su sangre en mis pasos. Flota
en mi. Su tempo.
Inevitable galope del caminar
esa danza hormiguera
que renace cada día
y estimula la savia vital.
A veces una música,
muy a menudo deconstruida
patalea o gime.
Rasguña en el sentido del caminar,
a ras de las margaritas.
Aunque lo cortas,
como a la mala hierba…
El caminar no se detiene.
Conducido por el trance el cruje
A las puertas. Sin descanso.
Me fui.
Para huir del flujo insensato,
Cada paso me aleja.